Journée internationale de la biodiversité


A l'occasion de la 28ème journée mondiale de la biodiversité, nos équipes ont participé à une opération de comptage du Tétras-lyre, une espèce d'oiseau emblématique à Valberg, en partenariat avec le Parc national du Mercantour. Retour sur cette opération clé pour en connaître davantage sur les missions et les actions du Parc.


Une interview de Clémentine Dentz, cheffe du service territorial Haut-Var/Cians et de Marion Bensa, garde-monitrice du PNM au service territorial Haut-Var/Cians.
 

Bonjour à toutes les deux, vous travaillez pour le Parc, qui a fêté ses 40 ans en 2019 et qui représente un acteur et partenaire majeur pour Valberg. Pourriez-vous nous décrire son rôle principal ?

Le rôle premier du Parc national du Mercantour, comme de l'ensemble des autres parcs nationaux, est de protéger la nature, les paysages et la diversité biologique qui ont justifié la création de ces territoires. Le Parc assure la gestion de ce patrimoine. Nos missions globales et prioritaires concernent :

  • La connaissance, le suivi et la protection de la biodiversité du Mercantour ;
  • L’accompagnement des communes et des partenaires dans une politique de développement local durable, pour concilier les activités touristiques avec la protection de la biodiversité ;
  • L’éducation et la sensibilisation du grand public à la protection environnementale ;
  • Et également, la surveillance du territoire par rapport à la réglementation du Parc.


Quels types d'actions en faveur de la biodiversité menez-vous sur le terrain ?  

Nous menons chaque année de nombreuses actions qui gravitent autour de nos piliers principaux.

Par exemple, dans le volet « connaître et protéger », nos équipes mènent régulièrement des opérations de comptage d’espèces (Gypaète barbu, Bouquetin, Lagopède, Tétras-lyre, etc.) sur le territoire du Parc. Concernant le Tétras-lyre, nous avons accompagné la station de Valberg dès 2011 via un travail d’inventaire de l’espèce sur le domaine skiable de Beuil-Valberg, ainsi que la réalisation d’un diagnostic des habitats favorables à cette espèce sur ce site.

Or, la pratique du ski sur la station est génératrice de 2 facteurs de risques pour l’espèce :

  • Les téléskis comportent des câbles aériens qui peuvent engendrer des collisions mortelles pour certains oiseaux comme les Tétras-lyre ;
  • Le ski, et notamment le ski hors-piste, peut être source de dérangement pour l’espèce qui passe l’hiver dans une sorte d’igloo sous la neige. Un dérangement hivernal, une période sensible pour l’espèce, peut lui être fatal.

De ce fait, avec l'appui des conseils techniques du Parc national, la station de Valberg profite désormais des opérations de maintenance pluriannuelles des téléskis pour équiper les câbles de systèmes de visualisation. Ces flotteurs de couleur rouge permettent de prévenir les risques de collision et de réduire la mortalité. Depuis 2011, 5 téléskis ont ainsi pu être équipés : la Combe Sainte Marie, Pra Brûlé, Raton et Cinivières (x2). 

De même, une zone de quiétude hivernale, appelée « Tétras Quiet’ » a été mise en place sur environ 25 ha, dès la saison hivernale 2016/2017, avec l’appui du Parc.

Bien d’autres programmes sont mis en place, comme l’« Alcotra CCLIMATT », une étude des impacts du changement climatique sur le massif du Mercantour, ou encore le « Life GypHelp », en faveur du Gypaète barbu, avec le soutien de l'Union européenne.


Mardi 17 mai, vous avez réalisé une opération de comptage sur le domaine de Valberg en partenariat avec la station. Au total, 18 participants étaient présents. Quel est l’intérêt d’une telle campagne et quelles conclusions tirez-vous de celle de cette année ?

Le Tétras-lyre est une espèce d’oiseau emblématique et patrimoniale. Il est donc crucial de pouvoir suivre son évolution, et mettre en œuvre des dispositifs de protection adaptés.
L’objectif d’un tel comptage, qui a lieu tous les 5 ans, consiste à évaluer la tendance de l’effectif, réaliser une veille sur la dynamique de l’espèce, et apprécier l’efficacité des actions mises en place les années précédentes, sachant qu’il faut de nombreuses années pour obtenir des résultats flagrants.

Mardi dernier, 16 tétras-lyres ont été comptés par les participants présents, répartis à divers endroits du domaine Valbergan. Cette tendance reste stable comparativement à 2017, date de la dernière opération effectuée, ce qui est positif et encourageant, tant pour l’espèce que pour nos équipes et la station !


Allez-vous réaliser d’autres opérations de ce type ouvertes au public ? Comment les personnes intéressées peuvent-elles se mobiliser à vos côtés ?    

Des missions de comptage sont souvent organisées sur les communes du Parc. Pour cela, nous faisons appel à des bénévoles ayant déjà un peu d’expérience sur le sujet qui puissent venir compter une espèce à nos côtés lors d’opérations spécifiques. 

D’autre part, nos équipes du Parc mettent régulièrement en place des animations autour de l’environnement et de la biodiversité à destination du grand public, en partenariat avec les communes  du Parc. Le programme d’animation du Parc est consultable sur son site internet et sa page Facebook.


Quels messages le PNM porte-t-il aujourd’hui auprès du grand public pour sensibiliser à la protection de la biodiversité ?

Nous souhaitons montrer au public toute la richesse en matière de biodiversité, aussi bien faune que flore, qui est présente sur le territoire de la station de Valberg malgré ses 80 ans d’existence maintenant. Une richesse fragile, qui doit être prise en compte dans les projets en cours et à venir, pour concilier les activités de tourisme avec la protection de cette biodiversité locale exceptionnelle. Il s’agit véritablement de travailler tous ensemble pour la conserver.