Le col de Crous

Une randonnée historique à Péone

Au départ du village de Péone et en suivant la vallée du Tuébi, cette randonnée permet de se replonger dans le passé militaire de la région. Le chemin passe à côté de l’abreuvoir de Fuont Freye (fontaine fraîche). Après un replat on aperçoit un énorme bloc de pierre « Peira Grossa », puis des blocs plus petits disposés en cercle. La montée reprend, de plus en plus physique, un premier blockhaus puis un autre et enfin la croix du Col de Crous à 2202m.

L'ouvrage militaire installé au col de Crous assurait le passage entre la vallée du Tuébi avec Péone au sud et le vallon de Roya (Tinée) au nord. Il est situé dans la partie la plus au nord du secteur fortifié des Alpes-Maritimes formant le quartier du Haut-Var. Dans ce secteur, le relief du massif du Mercantour favorise la défense, avec deux barrières montagneuses entre le côté italien et la vallée du Haut-Var, côté français. Péone, à vol d’oiseau, n’est qu’à une vingtaine de kilomètres de la frontière italienne, d’où l’emplacement stratégique de cet ouvrage de la ligne Maginot.

Le petit ouvrage a été construit de 1932 à 1939 par la main-d’œuvre militaire (MOM), plus précisément par un détachement du 27^ème régiment de tirailleurs algériens (en garnison à Avignon) sous la supervision du personnel du 7^ème régiment du génie.

Les organes de soutien sont aménagés en souterrain, creusés sous plusieurs mètres de roche, tandis que les organes de combat, dispersés en surface sous forme de blocs, sont protégés par d'épais cuirassements en acier et des couches de béton armé. Les installations souterraines abritaient un casernement pour l'équipage.

Les conditions climatiques en haute-altitude, le manque de moyens et le caractère non-prioritaire du chantier retardent l'avancement des travaux. En juin 1940, les combats contre les Italiens annulent tous les travaux prévus pour la saison estivale.

La Ligne Maginot fut extrêmement efficace car, pendant la bataille des Alpes, aucun ouvrage n’a été ni enlevé, ni même approché ; Le petit ouvrage du Col de Crous n'a pas participé directement aux combats de 1940 car les militaires italiens ont été arrêtés à Isola et sur la rive gauche (est) de la haute Tinée.

Un article passionnant du Colonel André Clary, un enfant du pays, retrace cette douloureuse partie de notre histoire. A découvrir dans les Mémoires de l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée, « Péone au fil des siècles », un ouvrage captivant, rédigé par des passionnés amoureux de Péone.
(Consultable à la bibliothèque de la mairie de Péone grâce à l’association Péone Patrimoine)