Fabien, le médiateur pastoral


Vous l'avez probablement déjà rencontré : durant tout l'été, il était sur le terrain pour faire le lien entre les bergers et les pratiquants de la montagne. Il s'agit de Fabien, le médiateur pastoral.

  • Fabien, merci pour cette interview que vous nous accordez. On vous connaît mieux ici, à Valberg, sous le nom de « Patou man », en référence à votre métier de médiateur pastoral. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle et sur vos missions principales ? 

Créé en 2019 le poste de médiateur pastoral consiste principalement à gérer les relations entre les personnes qui pratiquent des activités de loisirs en montagne (vacanciers, randonneurs, VTTistes…) et les professionnels d’activités de pleine nature (bergers et éleveurs, accompagnateurs et moniteurs de moyenne montagne, loueurs de VTT…). Il contribue à développer une meilleure compréhension entre les acteurs principaux en montagne pour faire en sorte que la gestion de ce lieu se fasse aussi bien d’un point de vue professionnel pour les bergers et les éleveurs que d’un point de vue orienté loisirs pour les vacanciers. 

Pour ma part j'occupe ce poste depuis début juin 2021, et de par mon parcours personnel et professionnel, notamment 13 ans en tant que soigneur animalier, la médiation et la sensibilisation à l’écologie ont toujours été des éléments centraux pour moi.

  • Pourriez-vous également nous éclairer sur l’histoire et sur l’intérêt du pastoralisme dans la région ?

Le pastoralisme est présent dans le monde depuis 10 000 ans, avec l’apparition des premiers éleveurs de troupeaux aux alentours de la Turquie et d’Anatolie. Ici, à Valberg, le pastoralisme s’est développé comme partout, représentant l’un des piliers de développement agricole et économique de la région. Auparavant, il s’agissait de la seule source de richesse, où les personnes possédant des bêtes (vaches, chèvres…) constituaient un cheptel et contribuaient à l’essor économique.  

Le territoire Valbergan est ainsi riche d’une longue histoire liée au pastoralisme, notamment en tant que berceau d’une race de brebis endémique à la région, connue sous le nom de « Rouge de Péone » et qui est à l’origine de la race « mourérous » de Provence. 

L’un des enjeux pour l’avenir consiste à réfléchir à comment pouvons-nous continuer de développer l’utilisation de la montagne tout en faisant en sorte que les différentes pratiques cohabitent au mieux. La sensibilisation au pastoralisme est nécessaire dès à présent, car sa mise en oeuvre est complexe et implique une réfléxion sur plusieurs années. 

Grâce aux différents outils développés par la station, cette cohabitation est déjà possible : on peut évoluer à pied ou en VTT tout en croisant des troupeaux et des chiens de protection. La médiation pastorale est l'un de ces outils, mais nous avons également créé des fiches rappelant les gestes à adopter à l'approche d'un troupeau.

  • Quels conseils donneriez-vous aux visiteurs qui séjournent à Valberg ?

Mon premier conseil serait de s’arrêter à proximité des troupeaux lorsque vous en croisez, et de les regarder à distance (avec des jumelles, par exemple). Il est intéressant de voir la manière dont évoluent les patous autour du troupeau, et comment ces derniers sont gérés à bon escient. Ces chiens de protection ont une réelle intelligence pratique, appliquant des techniques de dissuasion au quotidien face aux prédateurs. 

Si vous rencontrez un ou des patous, restez calme. Il faut bien comprendre que ces chiens sont là pour protéger le troupeau et dissuader toute présence étrangère. Il sera donc normal de les voir s’approcher de vous en aboyant. Dans ce cas, gardez une attitude neutre pour rassurer le chien, et la rencontre se passera bien. Si vous êtes en VTT, descendez de votre vélo dès que vous apercevez un troupeau, retirez votre casque et vos lunettes pour rassurer le patou.   

Autre conseil : même si vous aimez les chiens, ne cherchez pas à caresser un patou. Ces derniers ont peu d’interactions avec l’homme en général, y compris avec leurs bergers. Les patous sont principalement en contact avec des brebis et développent peu d’affection avec l’homme. Ce sont des chiens autonomes, il ne faut donc pas forcer une relation au travers de caresses. 

Pour contacter Fabien, le médiateur pastoral :
Par téléphone : 06 71 69 57 34
Par mail : e-mail